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Comme convenu, je vais m’écarter du sujet « grès coulé » pour parler un peu de terre réfractaire. La pâte est vendue prête à l’emploi, et en général d’une consistance ne posant pas de problème. Elle est, pour nos usages, destinée à être modelée et surtout mise en forme dans des moules. Nous en utilisons pour faire des « fromages » qui surélèvent plus ou moins les creusets dans nos fours. Pour nos fours, ces fromages sont réalisés avec un téton qui se place dans le trou ménagé dans le fond du four [images 1 et 2]. Cet artifice permet le centrage du fromage et donc du creuset. Dans le cas de creuset percé pour la liquation de la stibine, le fromage est également percé après séchage, mais avant cuisson.
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Nous utilisons également la terre réfractaire pour la réalisation de couvercles de creusets résistants à des variations de température brutales. Le modèle léger [image 3] ne convenant pas pour toutes les opérations, nous avons créé un couvercle beaucoup plus massif tout en restant d’un encombrement raisonnable en épaisseur [image 4].
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Les moules :
Ils peuvent être réalisés : en plâtre (graissés pour éviter le collage de la terre), en silicone avec son catalyseur (RTV 139 plomb), en Vinamold (choisir la résine jaune plus ferme que la rouge) [images 5 et 6]. Son avantage est d’être facilement coulable à chaud (fusion à 150°C sur bain de sable), et donc de pouvoir être presque indéfiniment recyclée par refusion des vieux moules. |
La terre :
Ce qui différencie les terres et les ciments dits « réfractaires » des autres produits céramiques c’est surtout l’adjonction de « chamotte ». C’est une terre broyée qui a déjà été cuite et donc ne participera pas au retrait (de séchage et de cuisson) de la pièce moulée. En effet, ce qui rend fragile les pièces en céramique, c’est surtout : un séchage, une cuisson et un chauffage irrégulier. Les dilatations non régulières qui en découlent induisent des contraintes fatales en ce qui concerne la durée de vie des pièces. L’adjonction de chamottes (il y en a de différentes granulométries) [image 7], permet aux fournisseurs d’obtenir différents mélanges plus ou moins réfractaires. Vous pouvez voir sur les images de nos pièces des aspects plus ou moins granuleux suivant la terre utilisée. Chez Bony, vous trouvez uniquement deux granulométries en sacs de 20 kg. Chez Baillet au contraire vous trouverez en petite quantité au moins cinq sortes de mélanges. Entre les deux il existe d’autres fournisseurs, Céraquitaine par exemple. Il existe également de la terre dite « à creuset ». Ne vous lancez jamais dans la réalisation de creusets, cela demande une maîtrise et un outillage de professionnel. Stockez votre terre [image 8] de façon à lui éviter de se dessécher. Vous pouvez tout de même ajouter une cuillerée d’eau dans un bocal pour qu’au bout d’un certain temps votre terre devienne progressivement un peu plus malléable. Ce n’est pas du tout pareil que de partir de terre trop sèche pour en faire quelque chose qui redevienne homogène. |
Mise en œuvre :
La première opération est de prélever une quantité de terre convenant à ce que vous désirez faire. Vous devez l’homogénéiser en en formant un cube que vous taperez sur une plaque de plâtre de façon à éliminer les bulles d’air et les fissures [image 9]. Pour un travail dit « à la plaque », vous aurez fabriqué, à la dimension d’une plaque de plâtre, des cadres de plusieurs épaisseurs [image 10]. À l’aide de rouleaux portant sur des règles, vous finirez d’aplatir graduellement votre terre à l’épaisseur voulue [images 11 et 12]. À partir de ces plaques vous pourrez réaliser quelques pièces sans prétention [images 13 à 16] qui devront bien entendu être cuites à plus de 1200°C après séchage complet. |
Pour les pièces plus massives, l’utilisation de moules s’impose. On part toujours d’un bloc de terre sans bulle et bien homogénéisé pour remplir le moule. Il faut, à ce moment, beaucoup plus d’attention que l’on ne le pense. Le but n’est pas de remplir le moule de boulettes de terre plus ou moins soudées entre elles. Il faut que l’on obtienne au remplissage un bloc sans la moindre fissure ni bulle si l’on veut que la pièce cuite remplisse son office.
Une remarque : le remplissage exerçant un effort sur le moule tendant à le gonfler il est indispensable d’éviter sa déformation. Pour cela (au moins pendant le temps du remplissage), il faut maintenir le moule : par un tube, une frette, un entourage de plâtre ou tout simplement le replacer dans le contenant utilisé pour le couler. La cuisson se fera avec vos pièces en grès, à plus de 1200°C chez un céramiste. |
Paul Melleret, pour Les Amis de l'Alchimie. Vinamold, Plastiline et Silicone RTV 139 plomb. Chez Esprit composite, par exemple. www.espritcomposite.com Pour devis : contact@espritcomposite.fr Terre réfractaire : Céraquitaine distribution. ceraquitaine-distribution@ceraquitaine.fr Bony, 53 boulevard. Fauriat BP 42 42001 Saint-Etienne cedex 1. http://bony-refractaires.fr/ Ets Baillet, 29 rue Maurice Gorse 18500 Mehun sur Yevre. baillet.terredesarts@orange.fr |